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L'étude Euromosaic

Les autres langues en Lettonnie

  1. L’allemand
  2. Le latgalien
  3. Le lituanien
  4. Le livonien
  5. Le yiddish
  6. Le romanio

 

1. L’allemand

L’allemand [Deutsch] est une langue indo-européenne qui appartient au groupe des langues germaniques. Puisque l’allemand appartient à la branche occidentale des langues germaniques, il est étroitement lié au néerlandais, à l’anglais, au frison et au yiddish. L’allemand est parlé par environ 101 millions de personnes dans le monde entier comme première ou deuxième langue. Il est parlé par environ 81,5 millions de personnes en Allemagne, plus ou moins 7,6 millions en Autriche et environ 4,2 millions en Suisse.

Les Allemands en Lettonie ont une certaine importance historique. Les chevaliers teutoniques entrèrent en Lettonie au 13ème siècle, conquirent et christianisèrent les tribus baltes et finno-ougriennes païennes et les réduirent en servitude. En 1282, Riga rejoint la Ligue hanséatique. Les années sous le pouvoir allemand étaient caractérisées par le développement des ports, des villes et de l'agriculture. Comme conséquence du pouvoir allemand, la langue allemande commença à jouer un rôle essentiel dans la société et devint rapidement un instrument important pour la promotion sociale. Lorsque la Lettonie devint une partie de l'empire Romanov, (Traité de Nystad, 1721) des changements intervinrent dans la structure interne de la Lettonie. Les compétences administratives et militaires de la noblesse allemande, propriétaire terrien (qui domina encore les serfs) étaient fort estimées et l’allemand maintint sa position prestigieuse et continua à fonctionner comme le véhicule principal de l'ascension sociale. Avec l’émancipation des serfs au début du 19ème siècle et les changements dans les relations politiques entre les autorités tsaristes qui étaient maintenant solidement installées et la noblesse allemande, l'attitude envers la langue allemande commença à changer. Aux environs de 1880, la centralisation de l’empire Romanov provoqua une forte « russification », soutenue par les représentants du pouvoir tsariste. L’allemand fut remplacé par le russe dans les institutions municipales, la justice et la police. Le russe devint obligatoire dans l'enseignement primaire et devint la langue d'enseignement pour toutes les matières sauf la religion. Avec le déclenchement de la Première Guerre mondiale, beaucoup d'Allemands durent quitter la Lettonie. Dans les années suivant la Première Guerre mondiale, les Allemands ne réussirent qu'à jouer un rôle politique mineur dans la République lettone et leur nombre diminua de façon continue. En 1925 ,il y avait environ 71.000 Allemands en Lettonie, alors qu'en 1935 il y en avait seulement 62.000. Peu après et pendant la Deuxième Guerre mondiale, plus de 51.000 Allemands quittèrent la Lettonie. Environ 10.000 Allemands de plus quittèrent le pays quand la Lettonie fut incorporée dans l’URSS, et seulement 1.500 Allemands baltes demeurèrent sur le territoire letton.

D’après le Registre de données civiles de 2004, le nombre d'Allemands en Lettonie est d'environ 3.300 ( soient environ 0.2 % de la population totale), mais ce nombre doit être pris en compte avec précaution, puisque seulement 400 à 500 d'entre eux sont des Allemands baltes, appartenant pour la plupart à des couples mixtes letton-allemand, qui étaient disposés à exprimer leur fidélité à la culturelle allemand, et étaient actifs dans plusieurs organisations culturelles allemandes lettones. Les autres sont des Allemands russes (Allemands du Volga) qui ont formé l’organisation Wiedergeburt in Lettland et ont fait de la Lettonie leur patrie.

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2. Le latgalien

Le latgalien [latgalu volûda] appartient à la branche balte des langues indo-européennes. Le latgalien utilisé en Lettonie était à l’origine fortement apparenté au lituanien, avec lequel il partageait des caractéristiques phonétiques, morphologiques, lexiques et syntaxiques. Par suite d'emprunts lexicaux et syntaxiques, il est récemment devenu plus proche du letton et du russe.

L’histoire du latgalien remonte au 12ème siècle. Il a une tradition littéraire depuis le 18ème siècle. En 1919, il fut déclaré la langue officielle du Latgale; dans la première période parlementaire en Lettonie (1920-1934) il perdit son statut comme langue officielle et fut considéré par le gouvernement comme un dialecte du letton. Pourtant, la langue était enseignée dans les écoles jusqu’en 1934 quand commença la dictature de Karlis Ulmans (1934-1940). Pendant et après la Deuxième Guerre mondiale, les Latgaliens ont commencé à adopter le letton beaucoup plus qu’avant. Alors qu’au début du 20ème siècle il y avait un demi million de locuteurs du latgalien, aujourd'hui ils ne sont qu'environ 150.000 qui l'ont comme langue maternelle. La plupart d’entre eux habitent à Latgale, la partie orientale de la Lettonie. Environ 10 livres sont publiés en latgalien chaque année. De 14h15 à 14h45 le jeudi, une émission latgalienne (Doma Laukums) est diffusée à la Radio 4 lettone. Après une période de presque 10 ans, la télévision lettone a arrêté en 2000 la diffusion des émissions latgaliennes. Le site Web de la revue en ligne des Latgaliens Graidi, sur la culture latgalienne, www.graidi.lv n’est pas actif pour le moment. Le latgalien n’est pas enseigné dans les écoles. En 2001, une Association des enseignants de Langue et de Littérature Latgaliennes a été fondée ; elle vise à obtenir le soutien du gouvernement letton pour enseigner le latgalien en Latgale. Le manque de possibilités de soutien financier semble être un problème.

En Lettonie actuelle, le débat se poursuit entre les linguistes, les hommes et femmes politiques et les défenseurs de la culture sur le statut actuel du latgalien. La Loi sur la Langue de l’État qui est entrée en vigueur le 1 septembre 2000 assure la sauvegarde, la protection et le développement de la langue écrite latgalienne comme une variété historique de la langue lettone (art. 3,4). Certains défenseurs de la culture et certains linguistes sont d’accord avec cette loi, d'autres soutiennent que le latgalien ne devrait pas être considéré comme une variété du letton mais comme une langue distincte.

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3. Le  lituanien

Le lituanien [lietuvių kalba] est une langue indo-européenne. Ensemble avec le letton, il appartient à la branche orientale des langues baltes. Au cours du 7ème siècle, le lituanien se développa séparément du balte oriental et devint une langue distincte, présentant des caractéristiques plus conservatrices que la langue lettone voisine. Le lituanien garde toujours son ancien système phonétique et la plupart de ses caractéristiques morphologiques. Le développement du lituanien écrit date du 1ème siècle. Environ 3,5 millions de personnes parlent le lituanien. La plupart habitent en Lituanie (environ 3 millions, soient 81% de la population du pays).

Les Lituaniens émigrèrent vers la Lettonie dans la première moitié du 19ème siècle, vers le début du 20ème siècle, pendant les premiers jours de la première République de Lettonie et après la Deuxième Guerre mondiale. Aujourd’hui le nombre de Lituaniens en Lettonie est d'environ 31.800 personnes (soient à peu près 1,4% de la population lettone totale). Plus de la moitié habitent dans des grandes ou petites villes.

Une des principales organisations lituaniennes est la Communauté lettone lituanienne (CLL, fondée en 1991) qui unie six sociétés culturelles lituaniennes existantes. La CLL représente les Lituaniens à travers des sociétés à Kurzeme, Vidzeme, Zemgale et Latgale. La CLL est responsable de la création de 6 écoles du dimanche. À part les écoles du dimanche, des cours de letton ont été organisés à l’école secondaire de Liepâja, et à l’école élémentaire de Riga. Selon les chiffres de l’Institut lituanien, il y avait 111 élèves dans les écoles pour la minorité lituanienne (à peu près 0,03% de la population totale) pendant l’année scolaire 1999/2000, et 132 (environ 0.04%) durant l’année scolaire 2000/2001. La CLL a repris la publication du journal Lietuviu balsas (La voix de la Lituanie), publié à l’origine pendant l'Entre-deux-guerres . La CLL organise aussi une émission à la radio lettone.

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4. Le livonien

Le live [Līvo kēl] est une langue finno-ougrienne, qui avec l’estonien et le votik, forme la branche sud-occidentale des langues finno-ougriennes. Il y avait autrefois deux variantes régionales : le live parlé en Livonie et le live parlé en Courlande. Uniquement cette dernière variété s'est maintenue.

Les Livoniens finno-ougriens (qui se désignent par le nom de raandalists, « habitants des côtes », ou de kalamied, « pêcheurs ») peuplèrent le Golfe de Riga aux environs de 3000 av. J.-C. Puisqu’ils s’installèrent près de la rivière, les Livoniens ont pu établir de proches contacts de commerce avec le Gotland (Ojamaa), le Kievan Rus et la Finlande au début du Moyen Age. Après l’arrivée des commerçants allemands en Livonie, l'évêque Albert von Buxhöveden fonda la ville de Riga sur le territoire livonien en 1201. Un an plus tard, il créa un ordre militaire composé de moines guerriers allemands, les Frères livoniens de l’épée. Cet ordre vainquit les Livoniens en 1206. Les Livoniens furent donc forcés de rejoindre les moines allemands dans la poursuite de leurs campagnes militaires. Sous l’autorité des Frères livoniens de l’épée, la Livonie devint un groupement de terres qui fit partie de l'association polonais-lituanien après la « guerre livonienne » (1558- 1583).

La « lettonisation » des Lives commença au début du 13ème siècle quand les Baltes (Couroniens, Samogitiens, Latgaliens et Seloniens) s’installèrent dans les régions livoniennes. À l’exception des personnes habitant dans des zones isolées, les Livoniens commencèrent à adopter le letton à travers les siècles. Il est difficile de fournir des estimations quant au nombre de Livoniens vivant au Moyen Age. Les premières données sûres datent de 1835, quand le nombre de Livoniens fut évalué à 2.074. Suite à la Première Guerre mondiale, quand un nombre important de Livoniens quitta la Lettonie, le nombre de Livoniens chuta à 1.238 personnes (recensement letton de 1925). Dans les années 20, il y eut des tentatives pour raviver la langue livonienne. La République de Lettonie autorisa la création d’une Société Livonienne, l’organisation d’un festival de chant livonien, et d'autres activités culturelles. Toutefois, la Deuxième Guerre mondiale et la suppression du facteur ethnique sous le régime soviétique ont effacé les efforts de l’Entre-deux-guerres. Des 200 personnes environ qui se considèrent aujourd'hui encore comme des Livoniens ethniques, 111 (à peu près 55%) habitent en Lettonie, surtout dans les villages de la région de la péninsule couronienne. Certains d’entre eux habitent dans des grandes villes comme Riga et Ventspils. Environ 90 Livoniens habitent dispersés dans les grandes villes de la Fédération russe. De tous les Livoniens mentionnés, environ 100 personnes connaissent encore la langue livonienne. Le live est reconnu officiellement comme une langue autochtone lettone dans l'article 4 de la Loi sur la langue lettone, qui entra en vigueur le 1 septembre 2000. Moins de 20 personnes parlent couramment le live.

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5. Le yiddish

Le yiddish est apparu au Moyen Age comme la langue de commerce des Juifs, avec des variétés du moyen-haut-allemand comme composante principale et des influences des langues sémitiques et slaves. Il est transcrit à l'aide de l'alphabet hébreu.

Le premier document écrit mentionnant la présence desJuifs sur le territoire letton date du début du 14ème siècle. Pourtant, il fallut attendre le 18ème siècle avant que les Juifs pussent participer de manière complète à la vie publique. Au cours du 18ème siècle, beaucoup de Juifs commencèrent à arriver d’Allemagne pur s'installer en Courlande. Le rôle de la communauté juive s’améliora dans la deuxième moitié du 19ème siècle, quand l’industrie et l’économie de marché commencèrent à se développer en Lettonie. À cette époque, les Juifs servaient d'intermédiaires principaux entre la ville et les agriculteurs, en leur fournissant les biens nécessaires. Des Juifs de Lettonie, de Biélorussie, de Pologne et d’Ukraine vinrent en Lettonie ; par conséquent à la fin du 19ème siècle, environ 142.000 Juifs habitaient en Lettonie. Leur nombre s'éleva à 170.000 avant que la Première Guerre mondiale mène au déclin de la vie juive en lettonie. Environ 127.000 Juifs quittèrent la Lettonie pendant la guerre, et seulement un tiers d’entre eux y retournèrent après la guerre. La communauté juive a réussi toutefois à rétablir sa vie politique, sociale, culturelle et économique pendant un certain temps au milieu des années 30, du temps de la première République de Lettonie. Mais la Deuxième Guerre mondiale effaça leurs efforts de l’Entre-deux-guerres. Le nombre de Juifs en Lettonie augmenta à 36.000 en 1970, uniquement parce qu'après la Deuxième Guerre mondiale, beaucoup de Juifs d’URSS se retrouvèrent dans les pays baltes qui étaient moins antisémites. Pendant l’ère communiste en Lettonie, les Juifs ne pouvaient pas rouvrir leurs écoles ou organiser des manifestations culturelles dans leur langue maternelle. Un changement s’est produit quand la Lettonie retrouva son indépendance.

Après l’indépendance de la Lettonie, certains Juifs ont émigré vers l'Israël et d'autres vers des pays occidentaux. D’après le Registre Civil de données, environ 9.800 Juifs (soient 0,4% de la population lettone) habitent actuellement en Lettonie. Environ 6.000 Juifs seraient actifs dans des organisations ou associations. Ces dernières comprennent entre autres la Communauté Juive de Riga, l’Association des Anciens Combattants de Lettonie, l’Association Caritative Vizo-Rahamin, l’Association Médicale Juive Bikur Holim, La Société sportive Makkabi, et l’Association Juive des Jeunes en Lettonie. La communauté juive publie son propre journal mensuel intitulé Gesharim (Ponts). Deux des 100 députés de la Saeima sont des Juifs ethniques. Il y a deux externats juifs à Riga : l’école de Dubnov (un externat laïque) et l’École juive privée Chabad. Selon les chiffres de l’Institut Letton, il y avait 303 élèves dans les écoles de la minorité juive (0,08% du nombre total des élèves) pendant l’année scolaire 1999/2000 et 326 (0,09%) durant l'année scolaire 2000/2001. Il n’est pas clair à quel point le yiddish ou l'hébreu sont utilisés dans l'enseignement. Il n’est pas clair non plus dans quelle mesure les Juifs lettons utilisent le yiddish ou l'hébreu dans la vie quotidienne. L’usage du yiddish ou de l'hébreu est probablement très limité, puisque les résultats du recensement de 2000 montrent que 79% des Juifs lettons ont le russe comme langue maternelle. Ceci est probablement dû au fait qu’une partie considérable des Juifs lettons d’aujourd'hui sont originaires de l'ex-Union soviétique. Seulement 8% des Juifs lettons déclarent que leur langue maternelle est la langue qui correspond à leur ethnie. 9% des Juifs lettons déclarent le letton comme langue maternelle.

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6. Le romani

Tout comme le sanskrit, le hindi et le bengali, le romani [Romanes] est une langue indo-aryenne,qui appartient à la branche indo-iranienne de la famille indo-européenne. La langue a gardé une grande partie de la morphologie, de la phonologie et du lexique indo-aryens, alors que sa syntaxe a été fortement influencée par le contact avec d’autres langues. La dispersion et la différenciation des Rom depuis leur arrivée en Europe (8ème siècle) a provoqué une fragmentation de la langue en groupes distincts. De nos jours on peut distinguer cinq groupes principaux (chacun avec des sous-variétés différentes), qui résultent du contact du romani avec les langues régionales: le romani du nord (mieux représenté par les chaladytka roma, les Rom russes), le romani central (mieux représenté par le groupe des Rom hongrois et slovaques, les ungrike roma) les Rom vlach (mieux représentés par le romani Kalderaš), le romani des Balkans (mieux représenté par les dialectes de Macédoine). D’après le recensement de 2000, il y avait 8.205 Rom en Slovaquie. Dans le Mémorandum de l'inclusion commune de 2003, les fonctionnaires estiment le nombre de Rom en Lettonie entre 13.000 et 15 000, alors que les dirigeants des Rom lettons évaluent le nombre de Rom en Lettonie entre 15.000 et 20.000. Les Rom lettons habitent surtout dans les grandes villes telles que Ventspils, Talsi et Sabile, où ils constituent environ 5% de la population. La Lettonie est confrontée à des difficultés en ce qui concerne l'intégration des Rom dans la société lettone. Il n’est pas clair dans quelle mesure les Rom ont réussi à sauvegarder leur langue.

 

dernière mise à jour: 27-10-2006