L'étude Euromosaic
Le Basque en Espagne
- Données générales sur la communauté linguistique
- Description linguistique, géographique et économique
- Statut légal et politique officielle
- Usage de la langue par domaine
- Education
- Autorités judiciaires
- Autorités et services publics
- Mass-médias et technologies d'information
- Production et industries culturelles
- Le monde des affaires
- Usage social et familial
- Échanges transnationaux
- Conclusion
1. Données générales sur la communauté linguistique
1.1 Description linguistique, géographique et économique
En Espagne, la langue basque (euskera) est parlée en Navarre et dans la
Communauté Autonome Basque (ci-après CAV, d'après les sigles de Comunidad
Autónoma Vasca). Divisée en trois provinces (Araba, Bizkaia et Gipuzkoa), la CAV
a une population totale de 2.068.927 habitants (1991). Les nombreux mouvements
de population que la région a connu au cours de l'histoire ont exercé une grande
influence tant sur les différents niveaux de développement économique que sur la
situation sociolinguistique. Par exemple, au cours des années 60 et 70 la
province de Gipuzkoa et, en moindre mesure, celle de Bizkaia connurent un grand
essor industriel qui produisit une forte croissance de la démographie.
Cependant, les années 80 marquèrent la fin de la puissance industrielle et de la
prospérité de la région et changèrent la donne: il s'ensuivit une diminution
importante du taux de natalité, une augmentation importante du taux de chômage,
une chute des investissements privés et une inversion du phénomène migratoire.
L'origine culturelle de la population reflète assez bien la situation que nous
venons de décrire. A Bizkaia (centre de l'industrie lourde) et à Araba (où se
trouve Vitoria, la capitale administrative et politique de la CAV), le nombre de
citoyens basques de nouvelle souche (les immigrants récents et leurs enfants)
atteint 55%, tandis qu'à Gipuzkoa, le pourcentage est sensiblement inférieur
(40%). La population de la CAV est essentiellement urbaine. La moitié des
habitants se concentre sur sept communes de plus de 50.000 habitants.
Sur le plan sociolinguistique, la CAV se divise en quatre grandes zones
d'accord avec le pourcentage d'habitants qui parlent le basque (euskalduns):
a) la zone qui comprend les localités où plus de 80% de la population parle
basque (4% de la population)
b) les localités où une partie significative de la population (de 45 a 79%)
parle basque (20%);
c) en troisième lieu, les localités où le pourcentage de locuteurs basques se
situe entre 20 et44% (20%);
d) finalement, la zone où le pourcentage de locuteurs basques est inférieur à
20% (56%).
Cette distribution de la population en quatre grandes aires
sociolinguistiques a une grande influence sur l'usage du basque puisqu'il est
nécessaire d'atteindre un niveau-seuil avant de pouvoir le parler, étant donné
la grande distance interlinguistique existant entre l'espagnol et le basque.
L'espagnol est la langue maternelle de 74% de la population de la CAV. Il est
cependant important de noter que de plus en plus de personnes commencent à avoir
deux langues principales -le basque et l'espagnol- vu que parmi les plus jeunes
le pourcentage d'euskalduns a considérablement augmenté depuis l'introduction du
basque dans le système scolaire.
Évolution des compétences linguistiques (1981-1991)
|
1981 |
1986 |
1991 |
Euskalduns |
22 |
25 |
26 |
Presque euskalduns |
15 |
17 |
20 |
Erdalduns |
64 |
58 |
54 |
Note: Etant donné le contexte spécifique
de la CAV, "presque euskalduns" signifie qu'il s'agit
de personnes qui ont une compétence passive du basque, tandis que
"erdaldun" est le nom qui désigne les personnes
qui ne parlent pas le basque et n'en ont même pas une compétence
passive.
Quant à l'usage quotidien du basque, les données fournies
par le recensement de 1991 sont les suivantes:
Usage des langues |
Total |
Surtout en basque |
13.88 |
Basque et espagnol |
8.10 |
Surtout en espagnol |
77.51 |
Autres |
0.51 |
Par domaines, c'est au sein de la famille que le basque est le plus
employé, tandis que plus un locuteur s'éloigne du cercle
familial, moins il utilise le basque, exception faite de certains contextes
formels (relations avec l'administration, par exemple).
1.2 Statut légal et politique officielle
Le cadre légal de la langue basque est défini par la Constitution espagnole
de 1978 et par le Statut d'Autonomie de la CAV de 1979. Celui-ci établit que le
basque est la langue officielle de la communauté autonome, aux côtés de
l'espagnol, langue officielle de l'Etat.
La Loi 10/1982, de Normalisation et Usage de l'Euskera établit que tous les
citoyens de la CAV ont le droit de connaître et utiliser les deux langues
officielles, tant oralement que par écrit. Les droits linguistiques fondamentaux
décrits par cette Loi sont les suivants: a) droit à s'adresser et à être reçu en
basque ou en espagnol, oralement et par écrit, par l'administration et par tout
organisme ayant siège à la CAV, b) droit à l'enseignement dans les deux langues
officielles; c) droit à recevoir en basque toute sorte de publications
périodiques, programmes de radio et télévision, et des autres mass-médias-, d)
droit à développer les activités professionnelles, politiques et syndicales en
basque; et e) droit à s'exprimer en basque dans toute réunion. Cette Loi a
permis, entre autres, la mise en place d'une série de normes d'organisation
fondamentales en matière de politique linguistique: la Secretaria General de
Política lingüística (Secrétariat Général de la Politique Linguistique), le
Consejo Asesor del Euskera (Conseil de Consultation de la langue basque), L'Instituto
Vasco de Administración Pública (Institut Basque de la Fonction Publique) et l'Instituto
Vasco de Alfabetización y Reeuskaldunización de Adultos y de Regulación de
Euskaltegis (organisme responsable de l'enseignement du basque aux adultes).
En ce qui concerne la politique officielle du gouvernement de l'Etat,
l'espagnol est la langue prédominante dans ses relations avec les citoyens, bien
que petit à petit, les services publics de l'Etat (par exemple la société des
chemins de fer et les PTT) commencent à introduire l'usage du basque dans
l'affichage et à organiser des cours de basque pour fonctionnaires.
Les principaux facteurs qui ont contribué à la lente récupération de la
langue basque sont, outre la création des différents organismes consacrés
spécifiquement à la politique linguistique, l'introduction du basque dans le
système scolaire (1983), la mise en place cette même année de la
Radio-Télévision Basque (EITB), l'accord pour le financement Euskaltzaindia
(Académie de la Langue Basque) en 1989, les nouvelles dispositions en matière
d'enseignement du basque aux adultes (1981) et le plan de normalisation de
l'usage du basque dans les différentes administrations publiques (1989).
Finalement, il est important de souligner le rôle joué par les différentes
associations non-gouvernementales dans le processus de promotion de la langue
basque grâce à leur forte implantation dans la société.
2. Usage de la langue par domaines
2.1 Education
L'enseignement du basque est réglé par la Loi 10/1982 citée ci-avant et par
le Décret 138/1983 qui établit les différents modèles linguistiques du système
scolaire: A, B et D pour l'enseignement maternel et primaire; A et D pour le
secondaire et la formation technique. La Loi 1/1993 sur renseignement public
basque redéfinit ces modèles éducatifs de la manière suivante:
- modèle A: les cours sont donnés en espagnol bien qu'il soit permis
d'utiliser le basque pour certaines activités;
- modèle B: les cours sont donnés en basque et en espagnol;
- modèle D: les cours sont donnés exclusivement en basque.
Le profil linguistique des postes de professeur dans les centres scolaires
publics de la CAV est fixé par la Loi 2/1993, du Corps Professoral de
l'Enseignement Non-Universitaire, comme suit: le profil linguistique 1 exige la
pleine maîtrise du basque comme langue de relation, tandis que le profil
linguistique 2 exige en plus la maîtrise du basque comme langue véhiculaire de
l'enseignement.
Finalement, la connaissance de l'histoire et de la culture du Pays Basque et
des autres régions de l'Espagne fait l'objet d'un soin particulier en tant
qu'élément fondamental pour la compréhension de la pluralité linguistique et
culturelle.
Pour ce qui est de l'inspection du système éducatif, celle-ci est garantie
non seulement par le Ministère de l'Education de la CAV, mais aussi par la SGPL
qui comparaît régulièrement devant le Parlement afin de débattre la mise en
place de certaines actions de politique linguistique ayant trait à
l'enseignement.
Dans l'enseignement préscolaire, les modèles B et D ont commencé à être mis
en place à partir de 1983 (jusqu'alors seules les écoles privées -Ikastolas-
utilisaient le basque). Actuellement, le modèle D -où le basque est la seule
langue à être utilisée- est suivi par 41% des élèves de préscolaire. Le modèle B
-bilingue espagnol/basque- est suivi par 32% des élèves, alors que le modèle A
est suivi par 26%.
La situation dans l'enseignement primaire -où le modèle B est en hausse
constante depuis quelque temps et le modèle A est en déclin- est la suivante:
28% des élèves suit le modèle D (contre 13% en 1983), 28% suit le modèle B (7%
en 1983) et, finalement, 44% suit le modèle A (contre 80% en 1983).
Dans l'enseignement secondaire, la présence du basque est moindre dans les
cycles inférieurs bien qu'elle soit plus importante que de par le passé. Le
basque est enseigné comme matière obligatoire dans tous les centres scolaires. A
ce niveau, près de 80% des élèves (95% en 1983) suit le modèle A ou est dispensé
de suivre des cours de basque (ce dernier cas est presque insignifiant), tandis
que 18% suit le modèle D (3% en 1983).
En ce qui concerne renseignement supérieur, le basque est enseigné dans les
écoles supérieures de formation du professorat et est la langue véhiculaire de
certaines facultés. Par exemple, au sein de l'Université du Pays Basque (Euskal
Herriko Unibertsitatea), 39% des cours obligatoires sont donnés en basque. Cela
signifie qu'en 1993-94, 5.154 étudiants universitaires ont étudié en basque. En
outre, les élèves peuvent présenter, s'ils le désirent, les examens, les travaux
et thèses en basque.
2.2 Autorités judiciaires
La Loi de Normalisation de l'Usage de l'Euskera (1982) établit a) que les
citoyens peuvent utiliser la langue officielle de leur choix dans leurs
relations avec l'Administration de Justice, sans qu'aucune traduction ne leur
soit exigée; b) que les documents présentés en basque, ainsi que les actions
judiciaires, seront valables à tous les effets; c) que le gouvernement basque à
pleine compétence quant à la promotion de la normalisation de l'usage du basque
dans l'Administration de Justice de la CAV. Quant à l'usage réel du basque
dans les tribunaux, celui-ci est minime (seulement dans certaines comparutions
de témoins et quelques rares procès), étant donné que la majorité des juges,
procureurs et autres membres du personnel judiciaire ne le maîtrisent pas et que
nombre de ces professionnels considère que la traduction des procédures entraîne
un retard considérable.
2.3 Autorités et services publics
Les citoyens ont le droit juridique d'utiliser oralement ou par écrit le
basque dans leurs relations avec l'administration ou tout autre organisme
officiel ayant siège à la CAV. Bien que dans le cas de l'administration de l'Etat
à la CAV l'usage du basque soit très réduit (étant donné le manque de personnel
maîtrisant le basque et d'imprimés bilingues), il nous faut souligner l'effort
entrepris pour garantir le bilinguisme dans les documents et affiches de la
société des chemins de fer et les PTT. En outre, les cours de basque adressés
aux fonctionnaires de l'Administration de l'Etat commencent à faire leur effet
et, bien que son usage en tant que langue de travail soit encore très réduit, en
revanche, il augmente dans les relations avec les citoyens.
2.4 Mass-médias et technologies d'information
Jusqu'en 1986 les journaux édités à la CAV étaient tous monolingues en
espagnol. Cette même année, parurent deux journaux bilingues -Deia (106.000
exemplaires en 1993) et Egin (103.000 exemplaires)- bien que la présence du
basque y soit actuellement inférieure à 25%. Les journaux en espagnol de la CAV
incluent tous régulièrement des suppléments en basque. En 1990 se produisit une
importante nouveauté avec l'apparition de Euskaldunon Egunkaria, journal
entièrement rédigé en basque ayant une diffusion sur tous les territoires de
langue basque (CAV, Navarre et Iparralde), bien que son quota de marché soit
aujourd'hui encore très restreint (17.000 exemplaires, soit 0,9% du total).
Il existe trois revues entièrement en basque: Argia, hebdomadaire
d'information générale (10.000 exemplaires); Jakin, bi-mensuel d'information
culturelle (3.500 exemplaires); et Aizu, mensuel consacré à l'enseignement du
basque (400 exemplaires).
La presse locale en basque (une trentaine de revues de littérature, religion,
sciences, etc.) est certainement plus développée dans la mesure où elle compte
sur quelque 250.000 lecteurs. Etant donné qu'il s'agit de revues gratuites, leur
financement provient de la publicité et des subventions des différentes
institutions publiques basques.
En ce qui concerne la radio, la majorité des stations émet seulement en
espagnol bien que suite à la création de nombreuses stations de radio locales la
présence du basque ait augmenté considérablement au cours de ces dernières
années. La seule radio publique qui émet exclusivement en basque et couvre tout
le territoire de la CAV est Euskadi Irratia (avec une audience moyenne de 84.000
personnes). Deux radios privées émettent également exclusivement en basque.
Finalement, le changement le plus important quant à la présence du basque
dans les médias a été sans aucun doute la création de Euskal Telebista, dont la
première chaîne émet intégralement en basque et a une audience de 207. 000
téléspectateurs (soit 11 % du quota de marché). En revanche, la filière basque
de la télévision de l'Etat et les chaînes privées n'utilisent pratiquement
jamais le basque.
2.5 Production et industries culturelles
En 1991 furent publiés 966 livres en basque, dont 31% consistait en
littérature pour jeunes, 29% en livres techniques et 27% en livres scolaires.
Le développement du basque dans la musique traditionnelle et moderne a été
très important au cours de ces dernières années. Il en va de même pour le
théâtre où il existe 16 troupes de comédiens qui jouent entièrement en basque et
23 troupes bilingues.
L'industrie cinématographique de la CAV se développe presque exclusivement en
espagnol, bien que ces dernières années ont été tournés six films bilingues et
quatre films en basque. Tous les films qui reçoivent une subvention du
gouvernement basque sont obligés de réaliser une copie doublée en basque qui
d'ordinaire n'a pas d'usage commercial si ce n'est son exhibition sur la
première chaîne d'ETB (il était prévu qu'en 1994 ETB émette entre 2.500 et 3.000
heures de films en basque). De plus, le gouvernement basque soutien une série de
vidéos en version basque pour sa distribution commerciale dans l'offre de vidéos
domestiques.
Dans le domaine des festivals et autres événements culturels, il existe une
forte présence de la langue basque suite à l'intense activité déployée par les
nombreuses associations existantes, qui reçoivent le soutien du gouvernement
régional et des pouvoirs locaux. Nombre de ces activités ont pour objectif la
promotion de la connaissance et de l'usage du basque.
Le gouvernement basque a développé une intense activité de promotion de la
culture basque au moyen de différents organismes (notamment la DG de Création et
Diffusion Culturelle, la DG du Patrimoine Culturel, la DG de Promotion du
Basque) qui ont mis en place de nombreux mécanismes de soutien à l'usage du
basque: concessions de subventions pour le développement de programmes et
activités culturelles, foires sectorielles, prix de littérature basque, aides au
théâtre, à la musique, au cinéma, etc.
Finalement, il faut souligner la mise en place de programmes de recherche en
matière de terminologie à travers le Service officiel de traduction et
terminologie de Institut Basque de la Fonction Publique et l'Institut UZEI.
Celui-ci participe aux différents programmes de l'Académie de la Langue Basque (Euskaltzaindia)
et a créé une base de données terminologiques -EUSKALTERM- en basque, espagnol
français et anglais.
2.6 Le monde des affaires
Hors de l'administration publique, la maîtrise du basque n'est pas une
condition sine quanon pour pouvoir accéder à un emploi, hormis quelques postes
exigeant une relation directe avec le public, surtout dans le secteur tertiaire.
En revanche, la maîtrise du basque constitue un mérite important dans le
processus de sélections des candidats à de nombreux emplois.
Suite à de nombreuses campagnes populaires exigeant une meilleure promotion
de l'usage du basque dans le secteur socio-économique, la SGPL a mis en place de
nombreux programmes-pilote d'intervention dans les secteurs primaire, secondaire
et tertiaire, outre l'établissement d'accords avec les pouvoirs locaux et les
entreprises et commerces afin d'étendre l'usage du basque dans leurs activités,
tant externes qu'internes.
2.7 Usage social et familial
D'après une enquête sociolinguistique réalisée à la CAV en 1991, 67% des
locuteurs de basque emploient le plus souvent cette langue pour s'adresser à
leurs enfants, 13% utilisent l'espagnol et le basque à parts égales, et 20%
emploient plus l'espagnol que le basque. Dans ce sens, et malgré qu'il soit
impossible d'avoir des données fiables de la situation dans le passé, il semble
que les attitudes aient changé vu que l'usage du basque ne se limite plus au
domaine familial et que les locuteurs basques ont de plus en plus tendance à
utiliser le basque dans d'autres domaines. Il faut aussi signaler que le
pourcentage de couples endogames est très élevé, tant parmi les euskalduns (74%)
que parmi les erdalduns (92%).
32% des personnes âgées de plus de 70 ans ont le basque comme langue
maternelle, pourcentage qui diminue de manière graduelle jusqu'à 16,5% parmi les
personnes nées entre 1972 et 1976. Les personnes nées après cette date montrent
un pourcentage qui monte à 19% pour les personnes âgées entre 2 et 4 ans.
En ce qui concerne les attitudes de la population quant à révolution de la
situation de la langue basque, 83% considère que de nos jours l'usage du basque
est plus répandu qu'il y a une dizaine d'années, et 85% considère que cet usage
augmentera encore plus dans un futur proche.
Finalement, en ce qui concerne les jeunes, le nombre de bilingues
fonctionnels ne cesse d'augmenter au détriment des euskalduns et erdalduns
monolingues. Cependant, ces nouveaux bilingues s'expriment plus facilement en
espagnol qu'en basque vu qu'il s'agit de personnes qui s'incorporent au basque à
partir de l'espagnol.
2.8 Échanges transnationaux
Au cours de ces dernières années, il y a eu de nombreux échanges dans le
domaine de la formation et le recyclage de professeurs, de programmes de
normalisation du corpus de la langue, de la normalisation des panneaux de
signalisation routière, de l'édition de livres et de l'organisation d'activités
culturelles. Dans ce sens, il faut noter l'importance de deux expériences de
collaboration entre le gouvernement basque et le Conseil Régional des Pyrénées
Atlantiques: a) l'accord conclu pour réaliser l'enquête sociolinguistique de
1991 et b) l'accord pour permettre l'accès aux émissions d'ETB àIparralde. Ces
accords furent signés dans le cadre du "Fonds de Coopération Aquitaine-Euskadi",
établi pour promouvoir la coopération transfrontalière en matière économique et
financière, d'écologie, scientifique, technologique, éducative, universitaire,
culturelle, sociale, etc.
3. Conclusion
L'élément le plus important de la situation sociale de la langue basque est
l'augmentation de sa connaissance, tant du point de vue démographique que
géographique et fonctionnel.
Cette augmentation est particulièrement évidente dans la tranche d'âge des 5
à 14 ans, qui correspond aux jeunes qui ont connu depuis le début la
normalisation linguistique dans le domaine de l'enseignement.
Mais la présence du basque a aussi augmenté dans les administrations
publiques, les mass-media et la société en général.
Cependant, le degré d'incidence de cette présence n'a pas été le même dans
toutes les zones, domaines d'usage, collectifs et groupes d'âge. De plus, on ne
peut pas dire que tous les processus de recul aient été enraillés.
|