COMMENTAIRE ARCHÉOLOGIQUE SUR LE POÈME DE CONSTANTIN LE RHODIEN
Les notes qu'on va lire ont été rédigées sur l'aimable invitation de M. Emile Legrand, pour servir de complément à son édition du curieux poème de Constantin le Rhodien sur les « merveilles » de Constantinople et l'église des Saints-Apôtres. Elles ont pour objet d'orienter rapidement le lecteur archéologue ou ami de l'archéologie et de lui signaler les données nouvelles qu'apporte ce texte pour l'histoire monumentale de la ville du Bosphore. Sans ce fil conducteur, plus d'un, je le crains, n'irait pas jusqu'au bout d'une élucubration, qui, à part quelques morceaux bien venus et peut-être empruntés, rebute par la prolixité vraiment intolérable d'un style à la fois indigent, précieux et incorrect (1). Est-il besoin d'ajouter que ce commentaire historique, volontairement succinct, ne prétend être ni complet; ni définitif? Assez peu familier avec cet ordre d'études, j'ai dû, en outre, travailler très vite, n'ayant eu, par suite des circonstances, le manuscrit
(1) Comme versificateur, Constantin est à mi-chemin entre les « épigones » et les « bousilleurs », suivant la classification d'Hilberg (Wiener Studien, VIII, 291 = Krumbacher, Byz. Literaturgeschichte, p. 300). Il emploie librement les voyelles' douteuses et même ε et ο comme longues à l'intérieur d'un mot, mais allonge très rarement une voyelle brève finale. Son trimètre a toujours douze syllabes, dont l'avant-dernière est régulièrement accentuée et brève de nature (sauf dans les noms propres Κωνσταντίνος, 'Ρώμη, etc.). Il faut observer que certaines syllabes longues dans la prosodie classique sont devenues communes à l'époque byzantine, changement qui se manifeste par l'accentuation (exemple : αψίδας).
