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M.Marcel Aubert offre trois monographies d'églises : Montagne, Saint-Emilion, Uzesle, tirages à part du volume consacré au Congrès de la Société française d'Archéologie, tenu à Bordeaux en 1939.
M. J.-B. Chabot a la parole pour un hommage :
M. Chabot présente de la part de S. E. le cardinal Tisserant une étude sur l'Eglise Syro-Malahare.
C'est un extrait du Dictionnaire de Théologie Catholique (Letouzey édit). Il comprend 74 colonnes, la matière d'un fort volume in-8°. Il s'agit des Églises dont les fidèles sont vulgairement appelés « Chrétiens de Saint-Thomas ». Dans ce remarquable travail l'auteur étudie d'abord l'origine de l'église Syro-Malabare « due à une évangélisation ancienne, certainement antérieure à la fin du xie siècle, et probablement en relation avec Édesse ». Vers 450 cette chrétienté fut rattachée à l'église de Séleucie; elle professait le neslorianisme. Les récits des voyageurs, résumés par S. E. T., nous renseignent sur son état lors de l'arrivée des Portugais aux Indes (On du xve siècle). Il raconte les vicissitudes des chrétiens de rit syrien, aussi bien de ceux qui étaient restés nestoriens que de ceux qui avaient adhéré aux doctrines monophysites, sous la domination portugaise et, après le fameux synode de Diamper (1599), sous la juridiction des missionnaires jésuites et carmes, dont le zèle intempestif tendait à tout latiniser ; il narre les efforts des Indiens pour obtenir une hiérarchie indigène, et leurs rapports avec Rome et avec les Eglises orthodoxes ou schismatiques de Syrie, jusqu'au jour où Pie XI (1923) fixa le statut de cette chrétienté qui compte plus de 500.000 fidèles.
Beaucoup de détails relatifs à la hiérarchie, à la discipline, à la liturgie de ces Églises ont été traités dans de nombreuses monographies publiées depuis le milieu du xix' siècle. S. E. Tisserant les a toutes mises à profit et en donne la substance. Les archives vati- canes, qu'il a pu consulter à loisir, lui ont permis de les rectifier ou les compléter sur bien des points. Aucun travail d'ensemble, comparable au sien n'avait encore été mis à la disposition des historiens qui lui en seront reconnaissants. »