NOTICE NÉCROLOGIQUE
SUE
ALEXANDRE MORET'1’
PAR
P. JOUGUET.
L’ordonnance un peu exceptionnelle de nos travaux durant le mois de février nous a empêchés de rendre l’hommage qui lui était dû à la mémoire d’Alexandre Moret. Certes, au cours de la séance publique du 7, alors que nous venions à peine de recevoir le coup d’un deuil si sou¬ dain, vous avez entendu le ministre français, qui était votre hôte, vous apporter l’écho des voix douloureuses de France. A l’émotion de mes compatriotes votre émotion a répondu, et, si profondément éloquentes qu’aient été les paroles de M. Jean Zay pour définir la perte irréparable que l’Egyptologie venait de souffrir, ce serait aller, j’en suis sûr, à l’en¬ contre de vos sentiments les plus intimes que de manquer à retracer, dans votre assemblée ordinaire, les grands traits d’une vie tout entière vouée à l’étude d’un passé dont notre attachement à l’Egypte du présent nous impose le culte comme un de nos plus constants soucis. C’est parce qu’il avait admirablement servi ce culte, que, le 17 janvier 1927, vous aviez appelé Alexandre Moret à siéger parmi vous, et je remercie notre cher Président, le Docteur Mochi, de m’avoir donné la mission de vous le rappeler. Il y a 5o ans que la carrière de Moret s’est rencontrée avec la mienne, et depuis, jusqu’à ce jour affreux du 2 février 1988, sans se confondre tout à fait, nos pas suivaient les mêmes chemins. Quand je l’ai connu, nous étions tous les deux élèves de première supérieure dans ce vieux Lycée Henri IV qui cache son édifice monacal derrière les sévères
(,) Communication lue dans la séance du 7 mars 1938.