Trois inscriptions viennoises, traduites et annotées par Alfred de Terrebasse. Vienne, Savigné, 1863, in-8°, 35 pages.

Cette élégante brochure, dont l'aspect révèle un auteur bibliophile, contient trois mémoires sur autant d'inscriptions chrétiennes qui ont existé ou existent encore à Vienne et aux environs. La première nous a été conservée par Grégoire de Tours, et se lisait, de son temps, dans la basilique de Saint- Ferréol, près Vienne. La seconde existe encore à Saint- André le Bas, à Vienne; c'est l'épitaphe d'un certain Bernon, à qui elle rapporte l'honneur d'avoir mis l'église Saint- André en possession des reliques de saint Maxime, évêque de Riez, devenu le second patron de ladite église. 11 s'y rattache un fait d'histoire ecclésiastique assez curieux, bien qu'il soit loin d'être unique en son genre. L'église de Nantua prétendait aussi posséder le corps du même saint, et, vers la fin du douzième siècle, elle procéda à sa translation avec la pompe accoutumée en ces circonstances ; or les caractères de l'épitaphe sont au plus tôt du douzième siècle, il est ;donc très-probable que c'est afin de faire contre-poids à l'effet de cette démonstration qu'on imagina à Vienne de dresser une inscription en l'honneur d'un donateur fort hypothétique de ces précieuses reliques. La troisième épitaphe est celle des martyrs Severin, Exsupère et Félicien, qui se lisait jadis dans l'église de Saint -Barnard, à Romans. Elle a été publiée par Du Cbesne, d'après un manuscrit qui paraît être celui de la Bibliothèque impériale, n° 2832. Par des raisons tout à fait plausibles, M. de Terrebasse l'attribue à Floras, diacre de l'église de Lyon.

J'ai dit que ce petit recueil de mémoires se présentait sous l'aspect élégant que les bibliophiles ont à cœur de donner à leurs ouvrages ; je puis ajouter qu'à le lire on y reconnaît ce soin de la composition, cette érudition de bon aloi dont M. de Terrebasse a donné la preuve dans ses autres publications.

P. M.