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NOTES SUR LES PREMIERS TEMPS DE CARTHAGE1

En abordant un « manuel », on cherche d'abord à le juger comme un outil et on veut voir si la préhension en est facile. La division de la matière en rubriques numérotées de 1 à 51 offre un moyen de repérage aisé. En revanche, l'index, nous prévient l'auteur, « n'est pas exhaustif » ; la bibliographie renvoie à de nombreux ouvrages, mais exclut les articles de revues ; l'illustration n'est pas regroupée, ce qui impose des feuillettements désespérés, et les numéros de planches interfèrent avec ceux des figures. Et, mais nous touchons à la structure même de l'ouvrage, données et commentaires sont indissolublement liés alors qu'on voudrait, pour ce type d'ouvrage et pour un tel sujet, la Chronologie des temps archaïques de Carthage et des villes phéniciennes de V Ouest, disposer d'un recueil de sources, donnant pour chaque référence un texte et une traduction et renvoyant pour le surplus au reste de l'ouvrage ; on voudrait de même que fussent regroupés les cartes et les plans et que ces derniers soient plus détaillés et plus grands : le plan de Lixus, p. 247, mesure six centimètres de côté, et celui de Gadès, pi. I, 36 millimètres sur 49.

Mais de tout cela on ne pourrait faire grief à l'auteur que si on ne lisait pas avec attention les pages de son avant-propos. Il est en fait bien clair que le livre qui nous est donné n'est pas vraiment le premier tome du Manuel d'archéologie punique commencé, mais plutôt son préambule ou, si l'on veut, l'ouverture de l'opéra. Il s'agit d'un essai — dirions- nous d'un « article » grossi aux dimensions d'un ouvrage? — sur des Questions de chronologie des temps archaïques de la Méditerranée occidentale (p. x).

L'auteur a étudié en 1952 la Céramique punique et, nous dit-il, « la date de la fondation de Carthage, fixée à 813-814 avant notre ère, avait tout naturellement fourni à mes classements leur point initial dans le temps ». Mais cette date ayant été remise en question, il lui faut la vérifier. Il voit donc un obstacle à renverser de toute nécessité dans l'hypothèse émise par E. Forrer en 1953 (Karthago wurde erst 673- 663 ν. ehr. gegründet, Festschrift Franz Dornseif f, Leipzig), reprise et amplifiée par E. Frézouls (Une nouvelle hypothèse sur la fondation de Carthage, Β. C. if,, 1955, p. 153-176), et qui tend à abaisser considérablement cette date. Dira-t-on que la réfutation de cette thèse tient