M. Paul Pelliot fait une communication sur les apocryphes bouddhiques en Asie Centrale et en Chine. Depuis le premier catalogue des écritures bouddhiques chinoises qui nous soit parvenu, au moins par fragments importants, et qui date de 374 p. C, jusqu'au catalogue officiel de l'an 800, tous les grands catalogues du Canon consacrent une rubrique spéciale aux œuvres « douteuses » ou « apocryphes ». Cette littérature est jusqu'à présent d'autant moins connue que les condamnations mêmes portées contre elle l'avaient fait presque entièrement disparaître. Toutefois M. Chavannes et M. Pelliot s'étaient occupés des passages du plus fameux de ces textes, le Soûlra de la conversion des Hou , qui narrait le voyage fabuleux de Lao-tseu en Asie Centrale et dans l'Inde où il devint le Bouddha ; ce soûtra apocryphe, rédigé au ive siècle par un taoïste, avait été condamné par l'empereur au xme siècle, et avait complètement disparu. M. Pelliot a recueilli à Touen-houang deux chapitres de ce texte et en a retrouvé d'autres fragments dans les manuscrits acquis, également à Touen-houang, par le Dr Stein. Mais, en outre, M. Pelliot a déjà reconnu, tant dans les manuscrits du Dr Stein que dans les siens, une demi-douzaine de textes dénoncés comme apocryphes par les catalogues du vme siècle; on peut ainsi se faire une idée de cette littérature.